Jean-Jacques Dessalines, également connu sous le nom de Jacques Ier, né le 20 septembre 1758, sur l’habitation Vye Kay (à Grande-Rivière-du-Nord) et mort assassiné le 17 octobre 1806 à Pont-Rouge, est un militaire et chef d’État haïtien.
Sous la Révolution française, il est officier de l’armée française et participe aux affrontements contre les Espagnols et les Britanniques.
Durant la révolution haïtienne, lieutenant-général au service de Toussaint Louverture, il mène contre les colonisateurs français de nombreux combats, dont la bataille de la Crête-à-Pierrot en mars 1802, lors de laquelle il galvanise ses soldats avec sa fameuse déclaration « Que ceux qui veulent rester esclaves des Français sortent du fort, que ceux, au contraire, qui veulent mourir en hommes libres se rangent autour de moi ».
Dessalines devient meneur de la révolution en juin 1802, à la suite de la trahison et la capture de Toussaint Louverture, auxquelles il prend part. Après s’être allié quelques mois avec elles, Dessalines abandonne les forces françaises en octobre 1802 et met en place une résistance farouche au général Leclerc, qui meurt des suites de la fièvre jaune, le général de Rochambeau lui succédant et étant battu par Dessalines à la bataille de Vertières, en novembre 1803.
Il proclame l’indépendance d’Haïti le 1er janvier 1804 et s’auto-proclame par la suite « gouverneur-général à vie ». Au pouvoir, il ordonne notamment le massacre des colons français, entraînant la mort de 3 000 à 5 000 personnes, y compris femmes et enfants, entre février et avril 1804. Malgré l’épuration ethnique qu’il organise, quelques déserteurs survivants polonais restent dans l’île, la Constitution promulguée par Dessalines leur octroyant la nationalité haïtienne.
En septembre 1804, il est proclamé empereur d’Haïti par les généraux de l’armée, sous le nom de Jacques Ier. Il établit alors un empire autoritaire, héréditaire et de conviction catholique, avec le français comme langue officielle (même si une grande partie de la population ne parle que le créole). Il distribue les meilleures terres des colons français expulsés ou tués à ses officiers, créant ainsi une noblesse haïtienne, tandis que la Constitution du 20 mai 1805 interdit la propriété privée aux personnes blanches sauf à celles naturalisées par le gouvernement. Pour remettre en marche l’économie, il édicte les travaux forcés pour les cultivateurs, avec un règlement plus dur que celui de Louverture, la condition de ceux-ci étant à peine moins mauvaise qu’à l’époque de l’esclavage colonial français.
Contesté par certains officiers de l’armée, Dessalines est assassiné à la suite d’une conspiration, laissant ainsi le pouvoir à ses assassins, qui abolissent l’empire et chassent du pays la famille Dessalines.
Il est considéré comme le « père fondateur d’Haïti » ; en 1903, il voit son nom donné à l’hymne national haïtien, La Dessalinienne, écrite par Justin Lhérisson.